revue de presse / ActuToulouse du 11/09/2019 : “Au sud de Toulouse, une caserne volontairement désertée par ses pompiers : voici pourquoi”

La crise chez nos pompiers n’est apparemment pas en train de prendre le chemin d’une résolution rapide et satisfaisante pour toutes les parties. La direction semble s’ancrer, droite dans ses bottes, pour ne rien céder au risque de perdre la face, ce qui n’est pas une habitude chez les militaires.
Une rencontre entre “hautes autorités” (comme l’écrit La Dépêche) et les élus du coin doit se tenir ce lundi 16 septembre à 20 h 30 à la mairie de Marignac. On peut craindre qu’il ne s’agisse que d’un pet dans l’eau, les principaux intéressés – les pompiers eux-mêmes – n’étant pas conviés.
Nous rappelons notre position : qu’une solution CONSENSUELLE et HUMAINE soit trouvée, qui ne laisse personne sur la touche.

Ci-dessous l’article d’ActuToulouse, à retrouver également sur le site du média, ICI.


Depuis fin juillet 2019, l’essentiel des pompiers volontaires d’une caserne du sud de la Haute-Garonne ont décidé de quitter leur poste. Le centre fonctionne à flux tendu. Détails.

C'est la majorité des pompiers volontaires du centre de secours et d'incendie de Saint-Béat-Marignac qui a demandé sa suspension fin juillet 2019
C’est la majorité des pompiers volontaires du centre de secours et d’incendie de Saint-Béat-Marignac qui a demandé sa suspension fin juillet 2019 (©Illustration/Fotolia)

Depuis fin juillet 2019, au sud de Toulouse, une caserne de pompiers fonctionne sans la plupart… de ses pompiers. C’est à la caserne de Saint-Béat-Marignac (Haute-Garonne) que cette situation rarissime a lieu.

Dans ce centre de secours, ce sont en effet 19 demandes de suspension d’engagement (sur 21 pompiers volontaires) qui ont été déposées le 29 juillet 2019 et ont été actées par la direction du SDIS 31.

 

Une vieille histoire, le point de non-retour atteint

Depuis, le centre de secours fonctionne en sous-effectif. Mais pourquoi en est-on arrivé à cette situation ?

C’est en fait une histoire vieille de plusieurs mois qui en est arrivée au point de non-retour. Une histoire entre pompiers qui a mis le feu à la caserne et se termine en eau de boudin…

À Saint-Béat-Marignac, c’est le comportement d’un des pompiers du centre qui cristallise les maux du centre de secours, depuis plusieurs mois.

 

Qualifié de « jovial, impliqué dans le cadre des interventions à mener mais ingérable » par plusieurs de ces collègues, ce pompier est l’élément déclencheur de ce départ massif de pompiers volontaires qui laisse le centre forcément exsangue.

Les pompiers, qui ont finalement choisi de partir, demandaient à leur direction que leur « collègue » soit exfiltré du centre de Saint-Béat. Cela n’a pas été l’option retenue.

« Il n’y a pas eu de faute avérée »

Le colonel Sébastien Vergé, à la tête du SDIS 31, rappelle les faits :

 

Suite aux problèmes qu’on nous a fait remonter ces derniers mois, nous avons mené une enquête administrative. Celle-ci n’a pas fait ressortir des problématiques particulières autres que relationnelles. Aucun point soulevé n’a permis de conclure que la situation nécessitait de couper la tête de Pierre, Paul ou Jacques… Pour ça, il faut des éléments factuels et ce n’est pas apparu dans les éléments qui nous ont été remontés. Il n’y a pas eu de faute avérée ici.

Le pompier mis en cause est donc resté à la caserne et les autres ont décidé de quitter le site, sans doute définitivement…

Un centre qui fonctionne à flux tendu

« Nous avons proposé une phase d’accompagnement à ces pompiers. Ils nous ont dit que cela ne les intéressait pas et ont demandé leur suspension d’engagement », indique Sébastien Vergé.

Depuis fin juillet, le centre de secours fonctionne à flux tendu pour continuer à intervenir efficacement auprès de la population locale :

Jusqu’ici, le centre de Saint-Béat fonctionnait avec ses pompiers volontaires, complété par un pool de pompiers professionnels. Depuis le départ des pompiers volontaires, il a fallu prendre des mesures compensatoires en le renforçant avec un pool de dix pompiers professionnels qui étaient jusqu’ici basé à Boulogne-sur-Gesse. On a concentré le personnel de ce pool sur Saint-Béat. Ces pompiers professionnels comblent les absences en journée. Ces mesures ont été prises pour ne pas avoir de problème d’intervention sur ce territoire. Il est néanmoins évident que nos effectifs actuels sont sur-sollicités et qu’il faut trouver une solution pour ne pas les épuiser.

Le SDIS 31 annonce vouloir lancer une campagne de recrutement pour pallier à cette situation d’urgence.