Des nouvelles de la déviation

Le 31 janvier dernier s’est tenue une réunion de suivi des travaux, uniquement à destination des élus. Ces derniers sont invités à informer leurs concitoyens de la teneur des informations qu’ils auraient pu glaner à cette occasion. L’association des riverains et VVSB en ont été soigneusement écartés. (Ne serions-nous que de vilains petits canards déchaînés, infréquentables et non représentatifs ? Les élites ne semblent pas trop apprécier que les citoyens s’organisent et s’expriment.)

L’administration ayant oublié de faire passer le compte-rendu aux dits-élus, il nous a fallu un peu pousser à la roue pour que l’oubli soit réparé et qu’il parvienne jusqu’à nous. C’est maintenant chose faite et nous le livrons donc à votre sagacité, ICI :

Le 28 février, nous rencontrions le maire et les membres du conseil municipal de St-Béat.  A la demande de plusieurs adhérents, il s’agissait d’éclaircir la question de savoir jusqu’où les élus étaient ou non en phase avec nos positions et actions. La réponse du maire a été nette : “Je – et nous – sommes farouchement opposés au projet d’ouverture dite anticipée du tunnel avant l’achèvement complet des travaux et le détournement du flux de circulation par le Pont-Neuf de St-Béat.” Pour couper court aux éventuelles rumeurs, la copie d’une délibération votée à l’unanimité du conseil nous a été remise (à noter qu’elle date du 9 mars 2015, déjà bien avant la fameuse réunion d’information publique d’octobre de la même année).  Nous avons également convenu de systématiquement nous échanger les informations dont les uns ou les autres disposeraient. C’est d’ailleurs ainsi que le maire nous a informés de la prochaine venue de la sous-préfète qui comptait visiter le chantier le surlendemain même. L’occasion était trop belle et nous l’avons donc sollicitée pour une rencontre. Elle a accepté. Merci à elle.

Ce jeudi 2 mars, pendant plus d’une heure trente, quatre d’entre nous ont donc pu échanger avec la sous-préfète, encadrée de quelques responsables des services de l’État.

Quelques “broutilles” à retenir.

  • L’administration n’a pas la moindre intention de remettre en cause son projet de détournement de la déviation par le Pont-Neuf. Ils semblent même étonnés qu’on puisse en douter. Pourtant, il nous avait bien été présenté comme l’étude d’une éventuelle alternative, à la demande de l’Etat. La décision est donc prise, depuis longtemps.On sent bien qu’ils jouent la carte de l’intransigeance.
  • Les avis, questionnements, inquiétudes, oppositions des riverains, habitants et élus auraient été pris en compte. Les études menées sur la qualité de l’air, sonores, sécurité de l’itinéraire et trafic au carrefour à feux intelligents seraient censées y avoir répondu. Nous avons pourtant démontré que leurs conclusions étaient particulièrement sujettes à caution car s’appuyant sur des données chiffrées de circulation pour le moins étonnantes. Circulez, il n’y a rien à voir !
  • La sous-préfète émet des doutes sur l’opposition d’une majorité même de Saint-Béatais à ce projet. Il n’y aurait d’ailleurs aucune mesure entre les désagréments que quelques-uns auraient à supporter et l’amélioration de la vie du plus grand nombre. De plus, le centre ville de St-Béat en sera métamorphosé, redeviendra attractif, d’autant que le maire a plein de projets intéressants que les collectivités soutiendront avec force.
  • Finalement, le tunnel devrait ouvrir fin 2017 et non au début de l’année (on l’avait remarqué par nous-mêmes), Nous avions dû mal comprendre…
  • Finalement encore, les travaux de poursuite du chantier devraient reprendre en … 2019, pour s’achever en 2023 … voire 2024. Ceux qui, lors des réunions publiques d’octobre 2015 et juillet 2016, avaient entendu que le tout seraient bouclé “en tout état de cause” avant la fin du Plan Etat Région (soit 2020) seront plus attentifs la prochaine fois.

La déviation “provisoire” par le Pont-Neuf devrait donc s’installer en fait au mieux pour 6 à 7 ans … (Pour l’instant …?)

  • Longueur du chantier ? “On ne maîtrise pas le planning des entreprises !” (Ça ! Surtout si on ne leur demande rien ! Mais pourquoi diable avoir stoppé la poursuite des tranches qui doivent de toutes façons être réalisées ?)
  • Finalement, les financeurs (l’État, la Région et le Conseil Départemental) ont décidé de rajouter la bagatelle de 13 millions d’euros qui s’ajoutent aux 105 millions du prévisionnel et aux 23 millions supplémentaires déjà libérés. Le projet s’élève donc maintenant à quelques 141 millions de notre argent public et des poussières. (+31 % !) Ce serait bien la preuve nous a-on fait remarquer de la forte volonté des décideurs à voir ce projet aboutir et de la considération particulière qu’ils ont à notre égard. (Arrêtez de vous plaindre, quoi !) On a aussi entendu parler de 24 autres millions mais on avoue ne pas avoir bien compris à quoi ça correspondait (on va se renseigner).
  • Il faudrait ouvrir le tunnel coûte que coûte. (Il aurait quand même coûté 70 millions !) “Attendre cinq ans de plus ne serait pas concevable en termes de gestion de l’argent public !” (si … si….) On serait ridicules (tiens, ce n’est pas déjà le cas ?), il y aurait des problèmes de garanties, il faudrait entretenir cette structure qui dépérirait, …
  • En France, il n’y aurait donc rien d’exceptionnel ou étonnant à voir des coûts de travaux publics exploser de la sorte. Les plans de financement et les montants prévisionnels sont relatifs, destinés avant tout à lancer des projets … Au moment où on demande les sous, il est courant qu’on nous réponde qu’il n’y a rien dans les caisses pour l’instant, qu’il faudra voir plus tard.  (Ce serait donc normal ?)
  • Les justifications du retard qui nous ont été apportées s’affinent au fil des mois. Si ce sont bien les sources pétrifiantes qui posent toujours problème, ce serait en fait parce que – alors que tout le projet était bouclé et lancé – un changement imprévu de la réglementation environnementale serait sorti, contraignant les responsables du chantier à réviser les plans initiaux de tracé au niveau de deux sources. Au lieu de bétonner au travers, il convient donc désormais de les éviter. Pour une première, celle du Mail des Pins, le choix a été fait de construire un ouvrage d’art d’une cinquantaine de mètres passant par dessus. Pour la seconde, celle du Plan d’Argut, c’est le choix de traverser le hameau habité qui s’imposerait (pour des raisons de coût et de simplicité technique). Et c’est là où le bât blesse ! (Achats, nouvelles études, nouvelles demandes de dérogations, nouveaux délais, surcoûts, …)
  • Le hameau du Plan sera rasé, les propriétaires indemnisés et l’habitation reconstruite plus près de la Garonne, en zone non constructible mais, comme il s’agit d’une exploitation agricole, il y aura dérogation.
  • Cerise sur le gâteau. La DIRSO vient de faire savoir qu’elle n’a plus les moyens humains pour continuer à assurer la maîtrise d’œuvre ! La DREAL se voit donc contrainte de se mettre à la recherche d’un nouveau maître d’œuvre (donc probablement issu du secteur privé …). Ce qui allonge sans aucun doute les délais … et les coûts … (Ça aussi, c’est normal ?)

(Enfin, tout ça, c’est ce qu’il nous semble avoir compris cette fois-ci.)

Au bilan, il nous a été demandé de faire passer le message qu’il convient de positiver plutôt que de passer notre temps à broyer injustement du noir, alors que tout cela représente pour nous un formidable espoir (parole de sous-préfète), d’autant que nous bénéficions d’un environnement exceptionnel !

(Ben voyons …)

3 réflexions sur « Des nouvelles de la déviation »

  1. Il serait grand temps de soumettre notre problème à une compétence Nationale qui puisse mettre le nez dans ce dossier.
    C’est à se demander ce qu’il se passe dans ce tunnel?
    Usine secrète pour la confection d’un missile balistique intercontinental?
    Base secrète de Fantômas? Demandons l’intervention du commissaire Juve et une enquête du journaliste Fandor!
    Ou tout simplement fil rouge pour occuper des entreprises entre 2 chantiers?
    Une enquête avec des services dédiés au Niveau National s’impose.
    Peut-être même la Cour des Comptes devrait y regarder de plus près.
    Arrêtons nos doléances au niveau local et régional qui n’aboutissent à RIEN !
    Cela va durer combien d’années ce cirque?

  2. Il faut bien du monde pour faire le travail du Président et de ses VP!
    A toutes les fonctions qu’ils cumulent il leur faudrait des journées de 72H!
    Cette situation semble satisfaire tout le monde…
    Rien d’étonnant, quand on sait quel Président de la République vont choisir nos concitoyens 🙁

  3. Pendant ce temps, la nouvelle Com Com, après sa première réunion consacrée à voter la rémunération plein pot des président et VP, a tenu une seconde réunion… Non pas pour décider enfin des objectifs à tracer pour notre avenir !
    Au contraire, c’était pour embaucher des fonctionnaires supplémentaires qui se rajouteront à l’effectif déjà pléthorique !!!

Répondre à Mount 31440

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